top of page

Analyse de projets résidentiels de la ville de Londres

CONTEXTE

 

Social
Londres est de loin la ville la plus diversifiée et la plus complexe en Angleterre. Cette complexité et cette diversité ne cesse d'augmenter depuis les années 1990 après la baisse de population en période d'après-guerre. Sa population présentement évaluée à environ 7,6 millions d'habitants augmenterait d'un million d'habitants d'ici 2026. Cette diversité historique ferait d'elle sa plus grande force. Sa population serait composée en fait de 25% d'immigrants.
Depuis sa période de désindustrialisation à partir des années 70-80, 500 000 emplois ont été perdus. Même si depuis les dix dernières années, l'économie est en croissance, 36% des enfants et 30% des adultes vivent sous le seuil de la pauvreté. Les minorités ethniques et la communauté noire souffrent disproportionnellement de problèmes sociaux. 73% d'enfants issus de la communauté pakistanaise et bangladeshie vivent dans des foyers à très faibles revenus et 53% de la population ethnique n'a pas d'emplois.

Maintenir le développement par le développement durable

Le développement durable est perçu comme le balancement des bénéfices économiques, redirigeant la croissance où elle est le plus importante, fournissant ainsi plus de logements abordables , et permettant l'accès à tous aux opportunités de la ville selon le maire de Londres. Les bénéfices ici ne sont pas perçus comme une valeur économique, mais bien comme un valeur de potentiel pour tous les citoyens.  Dans certains cas, le juste équilibre est perçu comme un équilibre économique et d'autre fois comme un équilibre social entre les diversités ethniques, entre les riches et les pauvres. Somme toute, le discours politique et le discours économique restent étroitement lié à l'importance de l'accessibilité à des logements de qualités pour tous, à des structures sociales et à des services publiques.



 

Histoire
Du à l'élaboration de constructions majeurs de bâtiments et d'infrastructures, Londres a énormément changé depuis le 18e et le 19e siècle. Différents développements, dont les voies ferroviaires, ont contribué aux déplacements de milliers de gens et ont favorisé le développement de quartiers  ouvriers en périphérie de ces infrastructures dont East Ham et Walthamstow. Londres a été ainsi un point focal pour les méga projets durant cette période industrielle. Plusieurs lieux publiques, rues et bâtiments ont été construits, Regent Street, Crystal Palace, le British Museum et le National Gallery. On assistait donc à une transformation drastique du caractère de la ville, à un rythme très rapide.

Cette même observation peut s'appliquer à l'époque de l'après-guerre. Les nouvelles méthodes de constructions, la nouvelle conception s'applique dorénavant à la régénération urbaine. Dans les années 1950, différents projets prestigieux s'élaborent, le Royal Festival Hall, définissant plus profondément le nouveau caractère londonien.  Au milieu des années 1960, la dominance de Londres dans les nouvelles constructions se fait sentir. Ce même phénomène de développement se poursuit fermement jusque dans les années 1980 et s'intensifient plus que jamais et continue jusqu'à aujourd'hui. L'aménagement urbain et sa régénération  de différents sites et projets éclosent un peu partout dans la ville : développements d'infrastructures, renouveau de projets (Cross Trail, Jeux Olympiques, Paddington Bassin, King's Cross, South Bank, The Thames).

Investissements
Ces différents projets et développement reflètent également le contexte sociopolitique. Cette requalification interne est à la base même de la compétitivité économique de la ville de Londres, elle est en fait un pilier de croissance. On utilise cette régénérescence comme stratégie politique pour éliminer tout obstacle à cette croissance économique afin de créer un milieu social et physique propice au développement de la ville. Pour créer un moteur de développement, la ville veut d'abord fournir les infrastructures, telles que les routes, tours à bureaux, centres d'intérêts, lieux de télécommunications afin d'attirer les différents facteurs influents économiquement. On fournit d'abord et ensuite on récolte. Ces volontés de développements que l'on veut parfaire deviendrait ainsi un catalyseur de développement. À une échelle plus large, avec l'investissement fait pour Londres, le Royaume-Uni au complet serait gagnante à plus long terme pour les différents investissement massifs effectués. Le Royaume-Uni investirait à Londres pour que Londres puisse à son tour réinvestir dans son pays. Une boucle fermée où tous sont gagnants.

L'approche
Afin de maximiser les meilleurs probabilités de retombée économique, on cerne à l'intérieur de la ville des zones de développement propice au succès.  Les différents paliers de gouvernements et les investisseurs privés présélectionnent ainsi des secteurs urbains pour des investissements financiers, des "global winners". Le développement de Londres et son développement durable passe ainsi par des projets voués au succès pour conserver la compétitivité économique de la ville.
Cette croissance ne passe pas uniquement par le développement physique de la ville. Pour conserver cette compétitivité, on doit développer toutes les aptitudes et compétences des différentes populations par l'intermédiaire de projets sociaux. Pour assurer sa légitimité comme ville durable, Londres doit être en mesure d'assurer à l'ensemble de sa population l'opportunité de contribuer économiquement à la performance et au succès de Londres. Ce principe revient à la boucle parfaitement fermée où la ville contribue au citoyen et où, à son tour le citoyen redonne à la ville celle qu'elle lui a offert. C'est encore ce principe de régénérescence qui dicte par l'interne le développement attendu.

L'approche locale

L'idée de communauté a été longtemps associé au développement de Londres. En 1945, Londres a créé des comités locaux pour représenter ses différents secteurs. Même si depuis les quelques dernières années, ces  communautés se sont plus centralisés dans l'ensemble de Londres, elles restent encore très impliqués dans le développement d'enjeux sociaux, d'engagements communautaires et d'inclusions sociales.  Une politique axée vers le développement locale pour la prise en compte de solutions est clairement identifiée sous quatre aspects. Ces communautés ont une meilleure connaissance de leurs problèmes, la participation de ces communautés sont en soi une solution contre la ségrégation, les différentes connaissances et aptitudes sont un élément clef à la requalification urbaine et ces communautés par leur implication servent à la démocratie.



Quatre moteurs de changements
Quatre facteurs principaux ont conduit Londres à sa transformation de ville industrielle en déclin à une ville centrale pour l'économie et la culture.
1. Le déclin manufacturier des industries et les infrastructures de transports associées qui ont  généré d'énormes ilots vides ou avec des restants énormes de bâtis.
2. La croissance des services économique et la croissance des entreprises de services a toujours  été un élément clef, mais sont maintenant rendus le cœur de la croissance générale de Londres.
3. Le changement des classes sociales et de leurs revenus ont changé la population de Londres  ainsi que leurs demandes en besoins résidentiels.
4. Le contexte politique pour le développement urbain et l'inclusion sociale qui a actualisé le  débat afin de le prioriser sur une échelle de large développement de projets.





 



 

 

Si l'on regarde le développement de Londres depuis la seconde guerre mondiale, le déclin des industries et le déclin de leurs transports (Docklands, les bassins, les cours ferroviaires et les berges) sont les premiers facteurs de changement puisqu'ils fournissent à la ville des lieux de réutilisation et de requalification. Avec l'internationalisation de Londres et le déclin de ses industries premières, les piliers économiques se sont déplacés vers des services spécifiques. Une nécessité d'espace à bureaux a ainsi caractérisé les besoins de Londres depuis la Seconde Guerre Mondiale. Avec ces changements économiques, les classes sociales se sont polarisés. Avec la perte progressive de la classe moyenne par des emplois de qualités élevées et la baisse des industries, les demandes en habitations ont également énormément changé. La construction de nouveaux logements pour les emplois professionnels spécialisés a eu pour effet d'augmenter drastiquement la valeur immobilière. Même les anciens îlots industriels délaissés sont réaménagés pour la nouvelle classe bourgeoise. Ainsi la demande de logements pour la classe professionnelle spécialisée a eu pour effet de gentrifier une bonne partie de Londres.  Quant à l'aspect politique, le gouvernement a favorisé le développement d'infrastructures pour appuyer ce changement économique afin de continuer d'attirer cette main d'œuvre et de garder une compétitivité  à l'échelle internationale.

Le changement économique et l'utilisation des secteurs
Dans les dernières années, même en période de récession, différents secteurs commerciaux se sont développés à de grandes échelles, une représentative physique du changement d'économie s'est ainsi formée.  Trois grands projets ont eu ainsi lieu : Paddington Bassin, King's Cross et Stratford. Ces trois projets ajoutent ainsi au développement commercial. Les différents plans d'intervention autour de la Tamise ajouteront quant à eux un potentiel résidentiel pour combler l'augmentation des demandes d'habitations.  Cinq secteurs sont un enjeu de développement économique : The West End (principalement pour les industries médiatiques et de publicité), The City (pour l'industrie financière, comptables ,consultants), Docklands (pour l'industrie bancaire), Heathrow (pour les industries des nouvelles technologies) et Croydon (pour les administrations). Ces gros développements démontrent les nouvelles capacités de Londres à créer et maintenir accessibles des bureaux, des commerces, des accommodations et du résidentiel. Ces projets ont repris des secteurs délaissés, abandonnés pour en refaire des points d'intérêts prestigieux qui appuient le développement de la ville.
Avec cette volonté constante d'affirmation de stabilité économique, le développement durable affirmé haut et fort par la ville s'est vue extrêmement polarisée vers l'aspect économique laissant pour compte ses autres aspects. Avec ces développement fonciers, ils ont fini par gentrifier les secteurs et les habitations prévues pour les loyers plus abordables ne se sont jamais rendues aux familles en besoin.

Le changement de la structure sociale
Avec les différents changement physiques implantés par le secteur privé et par l'implication politique, Londres s'est vue polariser ses classes sociales. Londres a vu sa classe élitique augmenter de manière fulgurante et sa classe pauvre augmenter drastiquement.  Avec le pouvoir d'achat de cette classe d'élitiques, elle a forcé la valeur immobilière à augmenter ses prix ne laissant plus la capacité de la classe moyenne et de classe pauvre de s'approprier une valeur foncière.

Culture économique
Avec cette polarisation, et la compétitivité économique l'inclusion sociale a été malheureusement délaissée. Cet enjeu devient ainsi primordial dans l'ensemble des projets en élaboration.  Londres tente ainsi de remédier à cette problématique d'inclusion sociale par l'élaboration de la culture populaire. Le maire même de Londres affirme que la ville doit être une ville de diversité et accueillir tout le monde  et c'est pourquoi la ville doit se munir d'un développement culturelle. Selon la ville, la culture devient un agent liant de la population et permet de célébrer la diversité. Pour se faire, toute la population doit avoir accès à un système de transport.

 

 

Transport
La culture agit comme un agent liant social, la culture permet de promouvoir l'économie locale et permet aux gens qui ne contribuent pas normalement au développement de la ville de le faire via l'usage des activités y étant associées. Pour avoir ce succès, le transport est un élément clef. Il permet de relier tous les éléments de la ville ensemble. Malheureusement, le transport a été négligé. C'est uniquement que dans les dernières années que l'on a décidé de réinvestir massivement dans le transport. Le transport en commun a été agrandie jusqu'à Jubilee, aux Docklands reliant les nouvelles  zones de développement autour de la Tamise. On a agrandi la ligne East London Line de Croydon à Hackney. Cross Rail va également relier Heathrow à West End et de City aux périphéries Est.  Cet investissement dans le développement de la ville est un aspect vital dans la régénération de la ville afin de réduire le trafic automobile et la pollution associée.
qualités pour tous, à des structures sociales et à des services publiques.



 

 

Sources:


ACKROYD, Peter (2000). Illustrated London, Chatto & Windus, Londres, 255 pages.

BARKER, Felix et Peter Jackson (1992). The history of London in maps, Cross River Press, New-York, 176 pages.

BOWIE, Duncan (2010). Politics, Planning and Homes in a World City, Housing, Planing and Design Series, UCL Bartlett School of Planning, 284 pages.

CULLINGWORTH, Barry (1999). British Planning: 50 years of urban and regional policy, The Athlones Press, Londres, 320 pages.

HEBERT, Michael (1998). London, Wiley, Chichester, Londres, 236 pages.

HEATCOTE, David (2004). Barbican penthouse over the city, Wiley, Chichester, Londres, 227 pages.

IMRIE, Rob et Loretta Lees, Mike Raco (2009). Regenerating London: Governance, sustainability in a global city, Routledge Taylor and Francis Group, London, 353 pages.

LIPTON, Stuart (2007). Future-Proofing 02:, Yale School of Architecture, New-York, 192 pages.

MADELIN, Roger et Demetri Porphyrios (2008). The human city King's Cross Central 03:, Yale School of Architecture, New-York, 192 pages.



 

bottom of page